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"Il ne faut pas juger les gens sur leurs fréquentations. Juda avait des amis irréprochables." VERLAINE*

dimanche 24 juin 2012

Le grand soir.


Delépine et Kervern, on l'avait vu avec Mammuth , sont des réalisateurs à part, en dehors, inclassables... et donc excellents. Le grand soir, alors, j'y allais avec enthousiasme. 

Pas le cas de tout le monde dans la salle, en particulier deux mecs qui ne savaient pas pourquoi ils étaient là, qui étaient entrés comme ça - c'est sûr, les pauvres, ils ont pas dû comprendre ce qui leur arrivait. Si on veut voir un film de Delépine et Kervern, faut être prévenu. Il faut savoir qu'ils ont faire Groland (monde à part également); d'un autre côté un film avec Brigitte Fontaine dedans... à quoi peut-on s'attendre sinon à quelque chose... d'en dehors ? 

Ce n'est finalement pas autrement que j'arrive à définir ce film. Ais-je aimé ou non ? Il y avait certes quelques longueurs : on reste comme les personnages immobiles, presque enfermés dans cette zone commerciale où les deux personnages reviennent sans arrêt. Mais "c'est bien plus beau lorsque c'est inutile", pas vrai ? 
En parlant de beau, on est gâté. Ce film est bourré de chouettes idées de plan, à l'humour noir bien grinçant, mais aussi à la poésie fantastique de ces deux bonhommes. Je voudrais évoquer en particulier les caméras de sécurité du Carrefour - les nombreux plans tournés ainsi sont juste géniaux. 

Je n'ai pas encore parlé des acteurs, et comment ne peut-on pas en parler ? Benoît Poelvoorde et Albert Dupontel sont deux hommes que j'admire un peu plus à chaque nouveau film, à chaque année qui passe. Ils sont géniaux, ils s'amusent, ils décollent de la réalité en douceur (et on aimerait faire de même, mais finalement on y parvient pas, c'est un peu dommage) et restent loin, dans la "liberté punk". Brigitte Fontaine que j'ai évoqué est... elle est... elle est folle, de cette folie douce qui fait penser au premier abord que jamais on approcherait une telle personne... mais qui finit par nous donner envie au contraire de la connaître (peut-être afin de comprendre ce qu'il se passe dans cet esprit, comme elle le chante dans le film, "inadapté"). Qui reste-t-il ? Le père, les Wampas (dans leur propre rôle), le chien, Depardieu et Miss Ming... on comprend, lorsqu'ils apparaissent, pourquoi ils sont là, ce qu'ils apportent au film... Bref, ils sont utiles et après tout, c'est ce qu'on demande aux acteurs. 

Alors, faut-il voir ce film ? Bien sûr, mais comme je l'ai dit, il faut être prévenu. Connaître un peu l'univers de ces deux hommes. Après, uniquement personnellement dans mon intérieur profond, c'est presque exactement le genre de cinéma que j'aimerais faire. 

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